L'alcool au volant, ça brise des vies
Société de l'assurance automobile du Québec
La campagne la plus primée conçue par Gaétan Boulais, directeur artistique, Pierre-Alain Dostie, concepteur-rédacteur, et moi-même, alors que nous travaillions chez Publicité Martin. Coq d'or, catégorie Campagne publicitaire sociétale et Coq de bronze, catégorie Publicité au lieu de vente pour la création originale du miroir brisé dans les toilettes de bar avec le thèmeCassez pas votre party!, au concours du Publicité-Club de Montréal; Mondial de bronze, catégorie Presse Magazine, pour l'annonce La vue diminue avec l'usage, au 9e Mondial de la publicité francophone; Television Public Service Announcement The Child (L'enfant), concours AAMVA (American Association of Motor Vehicle Administrators); Retail Comp - Bureau de la télévision du Canada, catégorie Trois meilleurs messages d'intérêt public...

Un message rempli d'émotion. Nous avions d'abord réalisé quelques groupes de discussions avec Léger Marketing afin de vérifier auprès des conducteurs quel genre de scénario serait le plus dérangeant à la télé. Une des personnes présentes à l'un des groupes lança : Ne nous montrez pas encore un jeune qui se fait tuer par quelqu'un qui a bu. Montrez-nous plutôt en enfant qui vient de perdre ses parents dans un accident! C'est ce que nous avons fait. Je me rappelle quand j'ai écrit le scénario du message télé, seul un midi, au restaurant La Marguerite (aujourd'hui devenu le Newtown). J'en avais les larmes aux yeux et la patronne m'avait demandé si tout allait bien? Oui, oui, avais-je répondu. Je crois juste avoir trouvé quelque chose de bon! Je me rappelle aussi la présentation à Louise Meunier, de la SAAQ... Plusieurs personnes avaient peine à retenir leurs larmes. Et ce n'était pas fini!

La réalisation du message avait été confié à Jean-Claude Lord, de la Fabrique d'images. Il avait aussi réalisé un autre message choc pour la SAAQ, pour contrer la vitesse au volant, où une jeune homme tuait sa blonde en roulant trop rapidement en ville. Nous cherchions une petite fille d'environ quatre ans pour le rôle principal. Toute une journée! Souvent, durant ce casting, quand Jean-Claude expliquait aux petites filles qui défilaient à tour de rôle devant nous qu'elles devaient imaginer qu'un accident venait d'arriver et que leurs parents ne répondaient plus, elles craquaient et se mettaient à pleurer. C'était gênant de les rendre en pleurs à leur(s) parent(s) qui attendaient dans l'anti-chambre... Après une journée exténuante, nous n'avions pas encore trouvé. La directrice de casting proposa alors de voir des jeunes filles un peu plus vieilles, mais petit format, de façons à ce qu'elles paraissent avoir encore quatres ans. Quelques jours plus tard, on reprend donc les auditions avec une douzaine de fillettes un peu plus âgée. Une d'entre elles, après avoir écouté le briefing de Jean-Claude, se met encore à pleurer à chaudes larmes. Une autre qui craque... Après quelques secondes, elle essuie ses larmes et nous demande : Est-ce que c'était correct?. Nous sommes renversés, émus! C'est elle!!

Nous n'avons d'ailleurs pas été les seuls à l'être. Après quelques jours de diffusion, nous avons dû revoir le plan média. Beaucoup de parents se plaignaient parce que leurs enfants pleuraient chaque fois qu'ils voyaient le message. Nous avons donc convenu de le faire passer après 21 h.

Retour à l'accueil