On nous a en effet expliqué que ces photographies pouvaient avoir des effets incidieux. Imaginez, par exemple, que dans une des photos choisies, une femme reconnaisse la voiture dans laquelle son mari est décédé. Ou encore, qu'une photo représente un accident pour lequel le conducteur, présumé innocent, est encore en cours pour contester le fait qu'il était en état d'ébriété. Je n'ai fait ni un ni deux, j'ai contacté un journal de New-York et je leur ai demandé si je pouvais acheter des photos d'accidents dûs à l'alcool. Deux jours plus tard, je sautais dans un avion et je me rendais au New York Daily News ou au New York Post, je ne me souviens plus très bien, et je ramenais des photos d'accidents qui auraient très bien pu se produire à Montréal, Québec, Trois-Rivières ou Sherbrooke, mais sans référence aucune à un drame vécu ici.

Grâce à la dextérité de Gaétan Côté, infographiste au studio de Publicité Martin, nous avons trafiqué ces photos newyorkaises pour les rendre québécoises, en insérant parmi les débris des images de journaux d'ici ou en modifiant les bornes fontaines.